MJ rémunérés, mythe ou réalité ?

Le week-end du 19 et 20 décembre 2020 s’est tenue la première édition de Rôl’Event, un événement caritatif organisé par la Fédération Française de Jeux de Rôle.

Pendant deux jours, les rôlistes francophones ont joué, échangé, partagé, autour de leur passion pour les jeux de rôle. A cette occasion plusieurs dizaines de parties, dont certaines streamées, ont contribué à donner de la visibilité à cette action, qui était faite au profit des associations LES BLOUSES ROSES et THEODORA

Un peu plus de 4000 euros ont été collectés à leur profit et contribueront à financer leurs projets dans les hôpitaux, au bénéfice des malades. Merci à tous les donateurs et rendez-vous est d’ores et déjà pris en 2021. 

Du vendredi soir au dimanche matin, un programme de tables rondes, très éclectique, a permis aux intervenants de débattre sur de très nombreux sujets, autour du JdR bien sûr. Voici le compte-rendu de l’une d’entre elle, dans laquelle CAPITAINE MEEPLE est intervenu.

La table ronde était modérée par Jack Machillot, animateur ludique professionnel depuis trois ans. Rôliste de longue date, auteur de roman, vous le croisez très régulièrement dans les salons et festivals de jeux. Indépendant, il assure la coordination des équipes d’animateurs, parfois MJs, dans trois régions lors des événements Asmodée.

Jack Machillot (en haut à gauche) alors qu’il maîtrisait « Histoire de famille » pour CAPITAINE MEEPLE lors de Rôl’Event

MJ rémunérés, qui autour de la table ?

Marie Josselin, fondatrice de THUNDERDICES, société d’événementiel ludique, basée à Edimbourg, qui a partagé son expérience d’organisatrice de partie de JdR thématiques & historiques, principalement pour touristes. Marie est une MJ pro.

Romain Boucq, juriste (mais également rôliste), qui nous a apporté un éclairage technique sur le cadre juridique associé à un exercice rémunéré de notre pratique du JdR. Romain est occasionnellement MJ rémunéré.

Iago Larue, artiste circassien et rôliste, qui nous a fait partager son expérience et tout le questionnement qui l’accompagne, en qualité de « client » à la recherche de MJ à rémunérer.

Stéphan Van Herpen alias Kerlaft, rôliste de la première heure, cofondateur de la page FB les MJ Mercenaires et du site media en libre service www.kerlaft.com qui est intervenu lors de la préparation de cette table ronde, tout particulièrement sur la notion de contrat social et pacte entre le MJ et ses joueurs.

Cédric Bouchet, fondateur de CAPITAINE MEEPLE, société qui organise des croisières et des séjours ludiques, qui rémunère des animateurs pros, dont des MJ pour faire jouer ses clients.

Être MJ professionnel, ça veut dire quoi ? 

Pour bien comprendre la suite de la table ronde, il était important de se donner une définition d’un MJ rémunéré.

En effet, parmi les intervenants, on pouvait facilement distinguer deux approches. Une première, extensive, incarnée par THUNDERDICES et CAPITAINE MEEPLE, dans laquelle, des sociétés (ça peut également être des associations ou des collectivités) rémunèrent du personnel pour assurer des animations vers un public et/ou des clients.

Laetitia Barbé, MJ rémunérée, en pleine campagne « Histoire de famille », avec des passagers de la croisière « L’Odyssée Ludique du Capitaine Meeple : 20 000 jeux sur le mers ! »

Dans ce premier cas, on parle surtout d’animation ludique, donc de Jeux de rôle, mais pas forcément. Des guides ludiques lors de visite, des game master dans des escape room, des animateurs pour des chasses au trésor. A noter que ces dernières années, on constate un engouement très fort pour ces activités qui a induit une augmentation de la demande. Le secteur a donc besoin d’animateurs ludiques, professionnels, qui de leur côté cherchent à en faire leur activité principale.

La deuxième approche, plus restrictive, représentée autour de la table par Iago et Romain, renvoie à des personnes qui vont chercher à se faire payer pour maîtriser des tables de jeux de rôle pour un groupe de joueurs. Dans ce cas, le but n’est pas forcément de développer une activité commerciale, même si ça peut l’être, mais de vendre – plus ou moins occasionnellement – son expertise et son talent à des joueurs près à payer pour cela. 

Si toute la première partie de la table ronde, autour du cadre juridique, concernait les deux approches, la seconde abordait les questions autour de la relation entre le MJ rémunéré et ses clients, et renvoyait plus particulièrement à la seconde approche (pratique restrictive).

Du fantasme à la réalité

Le marché est loin d’être mature : les opportunités se multiplient, le secteur se professionnalise et croît ; mais de là à affirmer qu’il pourrait aujourd’hui alimenter en missions ou en vacations des hommes et des femmes qui souhaiteraient vivre du jeu de rôle, il y a encore un monde à franchir. En 2020 il n’existe pas de MJ “pro”.

Deux choix s’offrent aux candidats animateurs… Le premier qui consiste à développer une réelle polyvalence et un bon réseau de contacts chez les professionnels du jeu pour trouver de l’activité, en particulier lors des salons et des festivals qui sont demandeurs de main d’œuvre. Mais la concurrence commence à être rude (sans parler de l’annulation de tous les événements pour cause de Covid) et ce n’est pas forcément la partie JdR qui est la plus recherchée… A l’instar de Jack, vous serez alors un MJ rémunéré de temps à autre.

Autre possibilité, se tourner vers le business d’entreprises. Travailler pour des agences de com’ ou d’événementiel, qui parviennent à vendre des animations ou développer des produits qui nécessitent des compétences et un talent que l’on retrouve chez les « MJs ». A noter que dans ce cas, il y a également une grosse demande en termes de conception / scénarisation des événements et autres produits commercialisés. En plus du temps d’animation, il y a des places à prendre sur la partie Game Design et devenir auteur et MJ rémunéré.

Maintenant il va falloir attendre que la crise sanitaire s’estompe pour que ces secteurs reprennent du poil de la bête, et que les opportunités reviennent. Malheureusement, un grand nombre de professionnels de l’animation ludique ont abandonné le secteur, pour continuer à gagner de quoi vivre…

Enfin, il reste le cas de ces MJ qui saisiront des opportunités pour se faire rémunérer, avec plus ou moins de régularité, confronté à la problématique de la légalité, où comment déclarer cette source de revenus.

Se faire payer, OK, mais comment ? 

En tout premier lieu, il faut rappeler qu’exercer une activité rémunérée impose de respecter des contraintes et de se plier aux législations sociales et fiscales du pays dans lequel vous percevez vos rémunérations.

Il est donc de bon ton de rappeler, que quelque soit la solution que vous allez retenir, il y aura toujours un décalage, important, entre le montant que les clients payeront et la rémunération nette que vous toucherez sur votre compte en banque !

Bref, si vous décidez de vous lancer, il vous faudra choisir un statut, avec lequel exercer. 

Avec quel statut exercer ?

Chaque situation nécessite d’être étudiée, il est important de bien vous faire conseiller car vos choix auront des conséquences importantes sur vos revenus, mais également votre protection sociale et votre retraite. 

En résumé, voilà les grandes notions qui ont été évoquées lors de la table ronde. Vous avez une activité très faible et irrégulière, a priori, vous pouvez privilégier un statut salarié ou de micro-entrepreneur.

Pour simplifier les démarches administratives autour du statut de salarié, que ce soit pour vous ou vos clients (“l’employeur”) il existe des solutions telles que le GUSO ou les sociétés de portage salarial. Votre activité est rémunérée sous forme de salaires qui viendront s’ajouter à vos autres revenus. Vous limitez énormément la charge administrative et toutes les contraintes associées à la création d’une entreprise. Vous pouvez également vous tourner vers le statut de micro-entrepreneur, les contraintes sont différentes et vous devrez gérer de manière autonome quelques démarches.

Vous souhaitez développer une activité de MJ rémunéré, avec des activités récurrentes et générer des revenus, vos clients souhaitent que vous puissiez facturer vos prestations (ce n’est plus du salaire). Alors la micro-entreprise semble la solution la plus simple à mettre en œuvre.

Tant que vous restez sous les 34 400 euros par an, vous bénéficiez d’avantages (non facturation de la TVA par exemple) et surtout d’une simplification bien utile dans vos démarches comptables.

Enfin stade ultime, vous n’êtes plus un MJ rémunéré (ou vous êtes plusieurs à vouloir exercer cette activité ensemble), mais plutôt un MJ entrepreneur, vous aurez l’envie d’exercer votre activité au sein d’une société, personne morale, que vous aurez créer pour développer votre projet. 

En matière de création de société, chaque solution présente ses avantages et ses inconvénients, c’est pourquoi il est important de bien vous faire conseiller, car une fois embarqué dans une direction, il est compliqué et / ou coûteux d’en changer. 

Droit de tout faire ou tout le contraire ?

Le cadre juridique dans lequel s’inscrit votre activité de MJ rémunéré, dépend déjà grandement du territoire dans lequel vous allez exercer… les Anglo-Saxons ne fonctionnent pas comme les Européens. 

De nombreuses questions ont été débattues lors de la table ronde, principalement autour de questions liées à la propriété intellectuelle et les éditeurs qui détiennent les droits dans votre pays. 

Tout d’abord, la prestation de MJ rémunéré laisse à penser que l’expérience offerte aux joueurs, quand bien même elle s’appuie sur un système de règles du jeu précis et prend place dans un univers donné est avant tout une « libre interprétation » de l’œuvre originale et s’apparente à une œuvre artistique. 

De ce fait la « partie de JdR » est bien la propriété de son MJ (et de ses joueurs), plus que des auteurs du jeu par exemple (et des éditeurs). En Europe, un système de jeu ne pouvant pas être protégé, selon Romain, le MJ est libre de vendre ses prestations autour du système choisi. 

En revanche, demeurent des principes attachés au droit de citation par rapport à la marque (qui souvent est le nom du jeu) et de veiller à respecter le droit de reproduction inhérent au droit d’auteur (dès lors que l’on va utiliser du matériel fourni par un auteur ou un éditeur, avec des supports qui sont identifiables).

Enfin, si le MJ utilise de la musique à sa table, il doit s’acquitter de ses obligations auprès de la SACEM (Société des auteurs, compositeurs et éditeurs de musique).

Se mettre d’accord est nécessaire… si vous voulez faire affaire !

Du côté de THUNDERDICES, la mise en place des prestations est particulièrement cadrée. Marie nous a expliqué que chaque session est précédée d’un entretien qui permet aux clients d’exprimer leur souhait. Exemple marquant : une même scène est présentée sous plusieurs angles narratifs. Les clients perçoivent alors les « styles » de parties qui s’offrent à eux et peuvent choisir en fonction de leur préférence.

Sans aller jusqu’à contractualiser, on voit la nécessité pour le MJ qui est rémunéré de définir le périmètre de son intervention et d’associer ses clients dans les choix qui sont faits. Indépendamment de la qualité du MJ, a minima, il faut apporter des garanties sur ce qui va être mis en place. 

Se pose alors une question, si la commande est particulièrement détaillée, ne va-t-on pas perdre une partie de la surprise (et de l’émerveillement) que procure une partie de JdR, lorsque le groupe de joueurs découvrent les situations dans lesquelles leurs personnages se retrouvent ? Mais la certitude de passer un bon moment est peut-être à ce prix-là.

Avec un peu de recul, il semble que ce travail en amont contribue moins à préciser ce que l’on attend, que finalement, ce que l’on ne veut surtout pas et qui pourrait nuire à l’expérience ludique, que l’on s’apprête à vivre et pour laquelle on va payer. En matière de satisfaction client, l’adage “mieux vaut prévenir que guérir” prend tout son sens.

Cet ajustement préalable semble très important, quand on sait qu’un MJ rémunéré va probablement découvrir son groupe de joueurs. Apprendre à se connaître, cerner les attentes, ajuster le style de jeu, autant de points de vigilance pour assurer une expérience de jeu qui soit la meilleure possible. Chaque point abordé et évacué en amont, constitue autant de pièges évités pendant la partie rémunérée. Le MJ – et la société qui vend la prestation le cas échéant – soigne sa notoriété et sécurise son business.

Au final, un client content est un client qui reviendra ou assurera la promotion du service. 

Et si le véritable maître de la table, était le groupe de joueurs et non plus le MJ ?

Habituellement on a tendance à considérer que le MJ est le « maître absolu » à sa table, après tout n’a-t-il pas pouvoir de vie ou de mort sur les personnages de ses joueurs ?

Mais si le MJ est au service de ses joueurs, joueurs qui ont payé pour vivre une expérience ludique qu’on imagine inoubliable… est-il toujours aussi puissant ? Si finalement « le client est roi », un MJ rémunéré va-t-il se plier aux envies de ses joueurs, juste pour leur faire plaisir ? 

Comment le MJ va-t-il réagir si après quelques minutes de prestation, le groupe adopte un comportement suicidaire qui conduit à la mort de tout le groupe et met fin, précipitamment à la partie ? 

Acheter une partie de JdR à un MJ ne revient-il pas à acheter son MJ… Même si la réponse n’est pas tranchée, la question valait d’être posée lors de cette table ronde.

La difficile question de l’évaluation de la prestation de son MJ !

Au sein du collectif des MJ Mercenaires, Iago nous a fait part d’une initiative mise en place, visant à élaborer un questionnaire de satisfaction… En effet, permettre à la table, après une session de jeu, d’évaluer avec un maximum d’objectivité la qualité de la prestation est essentiel pour ces joueurs.

Malheureusement, à l’usage, l’exercice s’est avéré compliqué, car au-delà de critères objectifs, une expérience réussie, c’est probablement avant tout un « ressenti » avec toute la part de subjectivité liée à la manière donc chaque joueur à vécu sa partie et la dynamique qui s’est installée, autour de la table. 

La question de la réplicabilité a également été soulevée. Comment éviter les « jours off » d’un MJ ? THUNDERDICES a souligné que dans leurs cas, ils testaient en amont tous les scénarios de jeux pour s’assurer d’offrir des expériences consistantes pour chaque groupe de jeu (arcs narratifs, descriptions écrites, illustrations inédites, etc.). Leur offre est construite autour d’un tarif de base et de nombreux add-on. 

On peut également reconnaître que si le MJ a une part de responsabilité, cette expérience est avant tout une co-construction, dans laquelle chaque joueur à sa part de responsabilité. Un MJ défaillant peut l’être également en partie, voire en totalité, à cause de ses joueurs.

Tout ça, pour çà !

A Kerlaft de conclure, et de rappeler qu’au-delà de la dimension pécuniaire, il faut garder à l’esprit qu’il y aura toujours une sorte de pacte social, voire de « contrat social » entre le MJ et ses joueurs, qu’il soit rémunéré ou pas. Cette capacité à s’accorder, entre MJ et joueurs demeure probablement la base d’une pratique du Jeux de rôle saine… avec ou sans rémunération de son MJ !

Quant à ceux qui pourraient penser qu’introduire une dimension financière signerait la fin du hobby, on en est encore très loin, tant le phénomène de MJ rémunéré est minime dans la pratique du JdR, nous rassure Iago.

Le MJ garde une très grande liberté dans l’exercice de son activité, quand bien même il serait rémunéré. En Europe cette pratique demeure aisée, car sa créativité et son activité relèvent de l’interprétation et l’adaptation. 

Pour conclure on peut dire qu’il est maître du jeu et maître de son business… pour le plus grand plaisir, on le souhaite, de ses joueurs.

Cette table ronde aura permis de soulever bon nombre de questions, tordu le cou à certaines idées. Gageons que dans les années à venir de plus en plus de formats, dont certains moyennant finances, s’offriront aux joueurs. A n’en pas douter, les occasions de poursuivre la discussion ne manqueront pas.

Et pour conclure, jouez… En étant payé, en payant ou pas… Jouez… 

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8 réflexions sur “MJ rémunérés, mythe ou réalité ?”

  1. Ping : MJ professionnel(le) un métier à inventer - Nurthor Le Noir

    1. Cédric Bouchet

      Salut Nurthor,
      Les intervenants de la table ronde ont été identifiés, parmi les « connaissances » des bénévoles (et de leurs réseaux persos) de l’organisation du Rôl-Event.
      J’espère qu’il y aura d’autres éditions pour approfondir certains points et/ou reprendre certaines discussions ! Je note ton intérêt pour le sujet et ta légitimité à intervenir…
      Ce n’est que le début ! A la prochaine

    1. Cédric Bouchet

      Bonjour Gidéon,
      Merci pour le lien (un peu long, mais instructif), globalement il reprend (heureusement) les caractéristiques évoquées par Romain lors de la Table Ronde.
      Les 2 points sur lesquels nous souhaitions insister, en résumé (et espérant de pas commettre d’erreur d’interprétation) :
      A°) Le MJ est tenu à un droit de citation, lorsqu’il va maîtriser une partie dans un univers connu. Pas vraiment plus de contrainte, car il va « interpréter », s’inspirer.
      B°) Le MJ utilise des supports, du matériel (ie. des cartes, des fiches de persos, des illustrations, de la musique), là il est tenu d’être en règle s’il perçoit une rémunération, car il exerce une activité et perçoit une rémunération, entre autre, grâce à ce matériel.

      Donc le MJ qui maîtrise avec un univers se don cru, un scénario de son invention, etc… n’a a priori pas de souci à se faire… En revanche s’il a acheté des kits du commerce, utilise tout le matériel mis à disposition pour un usage personnel, à des fins commerciales, il s’expose, potentiellement, à un risque juridique.

  2. Bonjour.
    Réflexions très intéressantes qui, pour moi, augurent du bon pour l’avenir du JDR !
    Tout le monde n’a en effet pas forcément « la chance » d’avoir un MJ sous la main (dans sa famille, ses amis, etc.). Alors pourquoi ne pas payer un MJ professionnel pour pouvoir jouer à son hobby favori ?
    Tant que c’est fait dans la bonne humeur et que chacun y trouve son compte, je dis GO GO GO !! 😀

    1. Cédric Bouchet

      Bonjour Thibaut,
      Effectivement, il semble que des joueurs soient dans cette démarche. Même si c’est une minorité et ce qui explique qu’il soit irréaliste, aujourd’hui, de pouvoir vivre de sa passion en devant « MJ pour joueurs ».
      En tout cas, ce qui est ressorti, c’est l’équation fort complexe, qui consiste à « bien choisir » son MJ… surtout s’il y a une relation pécuniaire.
      A l’occasion de cette table ronde d’ailleurs j’ai découvert la notion de « partie 0 », ou à défaut de jouer, les joueurs et le MJ « mettent » sur la table leurs attentes, histoire de garantir du mieux possible, l’expérience ludique.

  3. Hello,
    Article très intéressant, je me suis beaucoup retrouvé dans toutes les interrogations en faisant partie de cette catégorie de « MJ de 30 ans d’expérience, qui ne se voit pas rémunéré mais qui peut le comprendre ». D’ailleurs de mon point de vue (qui est travaillé dans le jeu video, dans l’édition de JDR, organiser des Grandeur Nature, etc.) je ne suis pas très fan du MJ qui se fait rénuméré car je ne reconnais pas encore de critères, de garantie dans la compétence, etc. qui assurent une distinction et une légitimité à des individus de se prévaloir « professionnel »… et à la fois c’est très paradoxal, je comprends parfaitement (moi même d’ailleurs) que des gens soient prêts à payer entre 20 à 50 € une soirée de 6h-7h pour une partie de JDR. Certains sont isolés/éloignés de leurs cercles d’amis, d’autres sont échaudés ou ne sont pas fans de la relation et/ou de l’organisation, voire du style et de la compétence des parties de JDR dispensés dans leur association ou parmi leurs cercles de proches, y a ceux qui veulent faire des rencontres, etc. Bref la rémunération ça met tlm d’accord sur une volonté de jouer à une partie, d’avoir une garantie d’amusement/un certain encadrement (et je passe la partie entente entre les joueurs, ça reste un détail à gérer selon moi). La seule notion qui pose problème et que je retiens c’est ce dilemme de convenir et d’agir en toute liberté pour un MJ à partir du moment où il y a ce service qui initie ce rapport client-fournisseur… et c’est là tout l’enjeu de ce contrat moral, s’il trouve une belle réponse ou une belle alternative, ça pourra prendre son essor.. et inversement tant qu’il n’y aura pas de réponse claire et unanime sur ce point.. on continuera à gesticuler tout autour. Encore une fois ça n’engage que moi 😉

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